C’est l’une des principales conclusions de la conférence-débat organisée ce jeudi 12 décembre 2024, avec le soutien de Broederljik Delen (BD) et CCFD Terre Solidaire, par les organisations UHACOM, ADISCO, INADES Formation, UPH, CTJEBU et ADID, dans le cadre de la mise en œuvre du programme PADIP financé par BD.
Cet événement a rassemblé des experts en semences, des représentants du MINEAGRIE, de l’ISABU, des parlementaires, des agriculteurs semenciers et d’autres acteurs du secteur. Tous se sont accordés sur l’importance de valoriser les semences locales pour garantir la sécurité alimentaire et répondre aux défis climatiques.
Adrien Sibomana, expert en agroécologie, a rappelé les nombreux bienfaits des semences paysannes, notamment leur richesse en éléments nutritifs essentiels à la santé humaine. Il a plaidé pour une législation semencière valorisant les semences locales et pour des politiques publiques favorisant l’agriculture familiale. Il a également souligné que leur multiplication permettrait de réduire les devises allouées à l’importation de semences hybrides.
De leur côté, les entrepreneurs semenciers présents ont exprimé leurs préoccupations face à la concurrence des semences importées, en particulier hybrides, qui limitent leur clientèle locale. Ils estiment que la reconnaissance des semences paysannes dans la loi semencière nationale est indispensable pour garantir leur valorisation et renforcer la sécurité alimentaire.
Pointant les limites de certaines semences importées, notamment leur faible résilience aux chocs climatiques, les intervenants ont insisté sur la nécessité d’un soutien accru à l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU) pour développer des variétés adaptées aux conditions locales et garantir une offre semencière locale suffisante. D’après les panelistes, la promotion des semences locales jouerait un rôle clé dans la réalisation de la Vision 2040-2060, en renforçant la souveraineté alimentaire.
À l’issue de la conférence-débat, plusieurs recommandations ont été formulées à l’endroit du ministère de l’Agriculture, de l’ISABU, de l’ONCCS et des acteurs du secteur : prendre en compte les semences paysannes dans la loi nationale sur les semences, renforcer la production et la commercialisation des semences paysannes, multiplier les points de vente dans les communautés, accorder une place aux semences locales dans les foires agricoles et mobiliser les agriculteurs via les médias communautaires.
Notons que les cérémonies d’ouverture ont été marquées par une intervention de BD, qui a souligné sa philosophie d’intervention au Burundi, un discours circonstanciel de la présidente de l’UHACOM au nom des organisations du programme PADIP, ainsi qu’un mot d’accueil du représentant du maire de la ville de Bujumbura
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